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Tuesday, July 21, 2020

Au-delà des burgers et des pizzas, qu’est-ce que la malbouffe? - BFMTV

tasisuper.blogspot.com

Les pizzas dégoulinantes de fromage ou les frites gorgées d'huile sont devenues les archétypes de la "malbouffe". Mais il n'est pas nécessaire d'être vendu dans un fast food pour entrer dans cette catégorie.

Burgers, chips et autres aliments hauts en calories et graisses saturées ont leur jour: importée des Etats-Unis, la journée mondiale de la malbouffe se fête le 21 juillet. Outre-atlantique, elle s'appelle Junk Food World Day, et certains la célèbrent en engloutissant de grandes quantités de menus de restauration rapide et de confiseries en tous genres.

Mais en France, le terme "malbouffe" englobe une réalité bien plus large que la surconsommation de fast food. Il s'agit d'avoir une "mauvaise alimentation", selon le Larousse, en consommant des "produits alimentaires de mauvaise qualité, nuisibles à la santé".

Distinguer la junk food de la bonne pizza

Si frites, sodas et pizzas ont mauvaise réputation niveau nutrition, ce n'est pas sur ces produits que les diététiciens se focalisent forcément, quand on leur parle de malbouffe. "Il faut distinguer la junk food de la bonne pizza", explique à BFMTV.com la diététicienne nutritionniste Florence Foucault. "On prend un virage qualitatif en France, le consommateur est de plus en plus vigilant, et certains établissements de restauration rapide peuvent proposer de bons produits. Il est par exemple possible de manger de très bons sandwichs sur le pouce".

"Manger une pizza ce n'est pas forcément mauvais", abonde Hélène Lemaire, diététicienne nutritionniste, interrogée par BFMTV.com. "Une pizza avec une bonne pâte à pain et de la sauce tomate dans un restaurant, ce n’est pas mauvais. Tout dépend en fait de la qualité et de la quantité de nourriture ingérée", continue Hélène Lemaire, "un fast food par mois ou de temps en temps ça ne me choque pas. Aux Etats-Unis, le problème par exemple, c’est que les quantités sont énormes".

"Il n'existe ni aliment interdit, ni aliment 'miracle'", écrit le ministère de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports, "Bien manger, c’est adopter une alimentation variée et équilibrée, c’est-à-dire manger de tout mais en quantités adaptées". Le programme de nutrition Manger Bouger n'incite par exemple pas à arrêter totalement la charcuterie (produit gras et surtout salé), mais à en consommer au maximum 150 g par semaine, soit "environ 3 tranches de jambon blanc ou de jambon de volaille".

Ces produits ultra-transformés

Pour Florence Foucault, la malbouffe peut se définir, plus largement qu'un fast food, par "une surconsommation de produits salés, ultra-transformés, riches en additifs et en colorants ou une absence de légumes, donc des carences en vitamines et en fibres".

Les aliments ultra-transformés "se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact", explique l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Dans cette catégorie, on retrouve par exemple les sodas sucrés ou édulcorés, les légumes marinés avec ajout de sauces, comme les carottes râpées, ou encore "les steaks végétaux reconstitués avec l’ajout d’additifs" écrit l’Inserm. Des produits qui, ne faisant pas partie des stéréotypes de la malbouffe, peuvent au premier abord paraître sain. Or en étant ultra-transformés, "les légumes perdent une partie de leur vitamine, et sont plus salés", explique Hélène Lemaire.

Une alimentation avec trop de sel peut conduire à terme à des problèmes cardiovasculaires. Dans son article, l’Inserm note d'ailleurs "un risque accru de maladies cardiovasculaires chez les consommateurs d’aliments ultra-transformés'. Et plusieurs additifs sont actuellement soupçonnés d'être cancérigènes.

"Le terme ‘malbouffe’, c’est dépassé"

La consommation de produits mauvais pour la santé n'est pas vraiment grave si l'on a "en parallèle une base alimentaire saine au quotidien, partir d'aliments simples, non transformés", explique Hélène Lemaire, et "si possible issus de circuit-court". La diététicienne nutritionniste applaudit au passage l'un des effets du confinement, qui a conduit une partie de la population à plus cuisiner à domicile, à partir de produits de base.

"Un bon aliment, c'est un aliment plutôt simple, plutôt nature, ni appauvrit ni enrichi", abonde le médecin Jean-Michel Lecerf, à la tête du service nutrition de l'Institut Pasteur de Lille, contacté par BFMTV.com.

Aucun aliment n'est fatalement nuisible pour ce médecin, qui encourage à la variété dans les repas pour une alimentation plus saine. "On dit toujours aux gens de ne pas manger ci, ou ça. Ce qu'il faut avant tout c'est manger varié, à tous les niveaux: dans les aliments mais aussi dans leur préparation, dans leur cuisson... C'est la seule façon d'être sûr de manger un peu de tout".

En ce sens, "le terme ‘malbouffe’, c’est dépassé", pour ce médecin. "Ce qu’il faut surtout, c’est, donc, manger varié, ne pas manger plus que ce que l’on dépense, et prendre du plaisir dans son alimentation, être à l’écoute de son corps: quand on n’a plus faim on arrête de manger". Dans tous ces exemples, c'est en effet l'excès, en terme de fréquence - le fait de manger des produits ultra-transformés tous les jours - et en grande quantité, qui est problématique.

"Notre relation positive vis à vis de la nourriture"

Car l'équilibre alimentaire tient aussi beaucoup du comportement. En parallèle des "5 fruits et légumes par jour", conseillés par le programme de nutrition santé français, on retrouve assurément le "pratiquer une activité physique régulière", mais il ne faut pas oublier les bienfaits d'un repas pris à table, dans une ambiance conviviale. "Quand on mange devant un ordinateur, tout seul, on choisit des repas plus faciles à faire, qu'on avale plus rapidement", ce qui est rarement bon côté nutrition, note Hélène Lemaire.

"Le problème ce n'est pas les aliments, c'est le comportement", insiste Jean-Michel Lecerf. Selon lui, il faut apprendre à "se réconcilier avec la nourriture, en cuisinant, en jardinant... Des aliments qu'on aura envie de manger ensuite parce qu'on les a choisis. Il ne faut jamais perdre notre relation positive à la nourriture".

Salomé Vincendon

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV




July 21, 2020 at 11:26AM
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